CABINET EUTHYMA .:. VINCENT GUILLOUX
Sur rendez-vous au  01 45 41 05 82 
27, rue Sarrette, 75014 Paris 
Vincent Guilloux Psychologue T.C.C.  
Ouvert pendant les vacances scolaires 


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Mon psy passe à la télé !...   #
Positionnement face aux contraintes médiatiques
• Introduction
• Contraintes et coopération
• Les Déontologies
• Conclusion : positionnement
• Annexe 1 : Vous avez dit « Psy » ?
• Annexe 2 : Quelques « erreurs de raisonnement » ?

Rappel de la Déontologie des Psychologues
Rappel des Droits et Devoirs des Journalistes

En savoir plus :

Qu'est-ce qu'un psy ? .::. Petite revue de presse .::. Indications



Lors de la conférence organisée pour PsychoPrat par EPPRO

le 16 avril 2008
« Les Psys & les Médias »
 

 
Fichier .pdf de l'intervention de Vincent Guilloux
« Quelles motivations, quelle attitude, quelles préoccupations éthiques
pour un psychologue en situation médiatique ? »


Aux côtés de
(de gauche à droite) :
Gilles Schneider (Radio France), Sabrina Phillipe-Séquaris (PsychoPrat et intervenante
sur le plateau de « Toute Une Histoire »),
Robert Voyazopoulos (psychologue)
et
Laurence Folléa (rédactrice en chef de Psychologies Magazine)



« Nous allons créer une noosphère, c'est-à-dire une sphère de produits de nos esprits. Et cette sphère va entourer l'humanité [...]. Nous ne réalisons pas que les idées — qui sont désormais nos intermédiaires nécessaires pour communiquer avec la réalité — vont aussi masquer la réalité et nous faire prendre l'idée pour le réel. Ce rapport barbare avec les idées est l'une des plus atroces choses qui soient arrivées à l'humanité. Pourquoi ? Parce que, de même que les communautés humaines ont suscité des dieux souvent terribles, exigeant des sacrifices humains innombrables, on donne aujourd'hui une existence, une transcendance à nos idées. [...] Si on ne nourrissait pas cette sphère avec nos activités cérébro-mentales et culturelles, elle s'effondrerait... [...] Les yeux obéissent souvent à nos esprits, plus que nos esprits à nos yeux. »

EDGAR MORIN avec Boris Cyrulnik dans « Dialogue sur la Nature Humaine », 2004

Comment les objectifs et le temps du psy peuvent-ils trouver leur place dans ceux de l'univers médiatique : presse, radio, télévision ?
  #

De plus longs développements seraient nécessaires pour répondre à ces questions. Mais, voici quelques repères et réflexions, afin de ne pas conclure précipitamment :

.::. Contraintes et coopération :

Mettons d'abord les choses au point : ce n'est pas parce qu'un psy est sollicité par les médias que c'est un meilleur psy que d'autres ! Passer dans les médias augmente la notoriété, mais pas les compétences. Celles-ci dépendent toujours de formations théoriques, techniques et personnelles accomplies, ainsi que d'une pratique de la relation d'aide, empathique et motivée.


Dans un premier temps, des journalistes ont contacté « notre psy » pour illustrer une rubrique au titre de « spécialiste » ou pour intervenir dans une émission suite à la publication d'un livre. Peut-être l'ont-il aussi trouvé par Internet ou encore lu, entendu, vu dans d'autres médias.

Ces journalistes retiendont (suite à quelques questions-tests) une personnalité dont l'expression pourra entrer dans le format médiatique : présence, clarté, capacité de faire passer l'essentiel en quelques phrases courtes, dans un vocabulaire accessible au plus grand nombre...

En conséquence, les interventions de notre psy se limiteront souvent à des conseils généraux et simplificateurs. Et c'est à lui, le psy, tout autant qu'au journaliste (en accord avec leur Code de Déontologie respectif), d'adopter des précautions de langage qui indiqueront les limites de ces interventions et déjoueront la banalisation, éminemment toxique, de certaines erreurs de raisonnement* (erreurs, concourant à une véritable pandémie par l'information, antinomiques avec une liberté d'information et de penser — voir, plus haut, le texte d'Edgar Morin). Faudra-t-il encore que ces précautions ne soient pas coupées au montage, par ignorance ou, simplement, faute de temps !

* Par exemple : jugements de valeur sur les personnes (donc réducteurs et dévalorisants) plutôt que descriptions de conduites avec leurs conséquences ; surgénéralisations plutôt que spécification de l'information, etc. Voir développement en Annexe.


Notre psy se retrouve donc en situation d'offrir un conseil avisé, voire d'intervenir au titre de « coach » auprès d'acteurs ou de particuliers ayant accepté le jeu.

À la télévision, on n'intervient pas comme en Cabinet. La télévision n'est pas le lieu d'une consultation et encore moins d'un diagnostic ou d'une psychothérapie.

Cependant, notre psy peut trouver sa place, dans des limites claires, en coopération avec ses journalistes :

Il peut émettre un avis général, des conseils pratiques relevant, à la rigueur, d'un coaching directif respectant l'autonomie de la personne.

Dans le cadre d'un jeu de rôle télévisé, le coach propose une solution standard afin d'améliorer un comportement (et non de soigner une psychopathologie !). Ici, ce coaching se définit comme un accompagnement mesuré, dans une situation-problème, pour illustrer une conduite alternative à celles habituellement pratiquées par les personnes ayant accepté de se prêter à la démonstration et préparées aux conséquences de leur médiatisation.

Cet « accompagnement mesuré », directif par définition, précédé d'une préparation à la situation qui sera enregistrée, consiste en une régulation ou guidance consentie, justifiée avec concision (pour aiguiller le spectateur) et complétée de conseils généraux.

Rien à voir, donc, avec les dérapages que l'on nous a offerts en spectacle où le « spécialiste » (!) imposait un comportement à un participant par des injonctions répétées, sous la pression des caméras. Cet acte de soumission, violence légitimée par une obligation de résultat, ne nous a appris qu'une chose : « pour changer, il faut se soumettre » !!! Ce qui est inacceptable et anti-déontologique.

Voici un exemple de ce qu'une « boîte de prod » peut proposer à notre psy lors d'un rendez-vous dans le cadre d'un projet d'émission (ici, prévu pour une grande chaîne française)... Rien moins que de concevoir un questionnaire ayant pour objectif de destabiliser les candidats (participants à l'émission en projet), afin de produire des émotions télévisuelles !!!
Faut-il vous préciser que j'ai rappelé ma position éthique et que je ne pouvais donc répondre à leur requête en l'état, tout en leur proposant une alternative. Ce qui a eu pour conséquence, comme c'était prévisible de leur part, une fin de non recevoir... et c'est tant mieux !

Notre « psy » peut ainsi se retrouver instrumentalisé ou simple « faire-valoir » dans des émissions où il sera cantonné à de courtes reformulations de ce qu'auront dit les invités ou à des avis simplistes, stéréotypés, à l'emporte-pièce. Ce statut implicite de « faire-valoir » cautionne une situation télévisuelle où le psy ne peut trouver sa place. Place qui consisterait à éclairer tel ou tel point au bénéfice des invités comme des téléspectateurs. Les interventions du psy laisse alors l'impression d'« enfoncer des portes ouvertes », de vide, quand ce n'est pas de jugements hâtifs et rigides... préjudiciable à l'image des psys avec, pour conséquence, le maintien des réticences voire des peurs de consulter...


Qu'il s'agisse d'illustrer l'application d'une solution alternative ou, même, de faire la démonstration de ce en quoi peut consister une relation d'aide, le coach, avec le soutien des journalistes, se doit de mettre en oeuvre et de montrer les conditions du respect. Respect qui, en tout premier lieu, consiste à ne pas nuire, puis à promouvoir l'autonomie de la personne, par des interventions non intrusives ou vulnérabilisantes, dans l'esprit des Droits de l'Homme.

« ...A une journaliste de presse qui me rétorquait "finalement, tout ce que vous venez de me dire c'est qu'il faut être clair !", j'ai répondu clairement : "En vous expliquant que la communication consistait d'abord à s'ajuster régulièrement, par le dialogue, sur le sens des actes et des mots, je ne vous ai pas seulement indiqué qu'il fallait être clair... mais comment l'être."
Même pour des professionnels, aguerris au recueil puis à la restitution d'information, et malgré leur honnêteté souvent induscutable, il est parfois difficile de ne pas réduire, mélanger ou déformer le message reçu à partir de leurs propres acquis et présupposés... »
Extrait du livre :
de Bourguet (F.), Guilloux (V.) — « La Colocation : Mode d'emploi pratique et juridique ». Paris, Vuibert Guid'Utile, 2006.

Ainsi, pour notre psy comme pour notre journaliste, il s'agit d'un choix déontologique, parfois délicat, qui réclame d'interroger les habitudes de penser et d'agir, comme les motivations des protagonistes — réalisateurs, producteurs, journalistes, participants —, qui ne sont pas forcément celles d'un psy. Cette situation est l'occasion, pour chaque partie, d'un apport mutuel, autant humain que professionnel.

.::. Les Déontologies :

Être aux côtés des journalistes qui le demandent est donc l'occasion pour le psychologue d'un conseil et, comme l'indique sa déontologie, d'une « contribution au sérieux des informations communiquées au public ».

Dans tous les cas, notre psy est là pour rappeler et poser les règles élémentaires du respect mutuel et, lorsque c'est possible, des conditions nécessaires pour la mise en oeuvre de celui-ci.

Voici une mésaventure qui m'est arrivée récemment :
C'est heureusement très rare, mais des situations exigent parfois d'affirmer notre droit à l'indignation, et donc le rappel à la déontologie des deux parties et même au Droit tout court (voir ci-dessous), lorsque par exemple un journaliste de presse vient vous interviewer puis retranscrit vos réponses dans son article sans citer votre nom.
Cette mésaventure m'est arrivée récemment : dans un magazine à très fort tirage, un autre auteur est cité à proximité de mes réponses, sans que je le sois moi-même. Dois-je prendre contact avec le journaliste pour le gronder et m'entendre dire ce que, au final, je reporte ci-dessous ? Je choisis de renseigner directement la rédaction. L'unique réponse de celle-ci — pourtant seule responsable de la publication —, est un coup de téléphone du journaliste venu m'interviewé qui me fait la leçon pour l'avoir « dénoncé » tout en évoquant une simple similitude et non une retranscription de mes réponses !
Et vous voilà, après avoir accordé gracieusement votre temps, face à la mauvaise foi contre l'évidence et la spécificité indiscutable de vos réponses...
Qu'est-ce qui aurait pu me mettre « la puce à l'oreille »... Pas grand chose : le magazine est de renom, le journaliste se présente très « pro » (un peu trop peut-être). Est-ce son insistance sur le titre de l'ouvrage, cité dans l'article, qui semblait mieux le séduire que le vôtre ? Est-ce le contact inhabituellement rude de sa part (impression de ne pas lui plaire) ? Est-ce son refus, à la fin de l'interview, de mon droit de lecture et devoir déontologique de rectification avant publication, prétextant qu'il ne s'agissait pas d'un article d'interview (questions-réponses), mais de simples reprises de mes réponses ?...
Nous ne sommes pas à l'abri de ce genre d'inconvénient que notre déontologie nous invite, cependant, à renseigner.

[en cours d'écriture]

Le Code de Déontologie des Psychologues indique que le psy à pour premier devoir « le respect de la personne humaine dans sa dimension psychique. D'autre part, « il n’intervient qu'avec le consentement libre et éclairé des personnes concernées. » « Le psychologue ne peut aliéner l’indépendance nécessaire à l'exercice de sa profession sous quelque forme que ce soit. » Et « ...il est en droit de faire jouer la clause de conscience. »

Concernant plus précisément ses interventions publiques, le Chapitre 5 de son Code de Déontologie indique :
article 25 : Le psychologue a une responsabilité dans la diffusion de la psychologie auprès du public et des médias. Il fait de la psychologie et de ses applications une présentation en accord avec les règles déontologiques de la profession. Il use de son droit de rectification pour contribuer au sérieux des informations communiquées au public.
article 26 : Le psychologue n'entre pas dans le détail des méthodes et techniques psychologiques qu'il présente au public, et il l’informe des dangers potentiels d'une utilisation incontrôlée de ces techniques.

Les Droits et Devoirs des Journalistes, en termes de déontologie, indiquent que : « La responsabilité des journalistes vis-à-vis du public prime toute autre responsabilité, en particulier à l'égard de leurs employeurs et des pouvoirs publics. » « Publier seulement les informations dont l'origine est connue ou les accompagner, si c'est nécessaire, des réserves qui s'imposent ; ne pas supprimer les informations essentielles et ne pas altérer les textes et les documents ; » « Le journaliste ne peut être contraint à accomplir un acte professionnel ou à exprimer une opinion qui serait contraire à sa conviction ou sa conscience. »

Psychologues et journalistes sont, l'un comme l'autre, soumis dans leurs écrits au Code de la Propriété Intellectuelle qui stipule, entre autre, que ne pas faire mention du nom de l'auteur, dont les propos sont retranscrits, constitue une atteinte à son droit de paternité en tant qu'auteur.

Nul n'est tenu de révéler quoi que ce soit sur lui-même. Cependant, comme l'indique Serge Tisseron (psychologue), à propos de ces personnes qui choisissent de montrer leurs difficultés, et un peu de leur intimité, à des millions de télespectateurs, « les confidences publiques ne relèvent pas de l’exhibition, mais de la volonté des individus de faire valider une partie d’eux-mêmes par autrui, avec le sentiment que cela leur permettra de mieux vivre leur intimité. » Mais, après un retour immédiat gratifiant, quel suivi pour gérer, en particulier, l'impact de ce qui a été dit, montré, voire révélé, sur la relation avec l'entourage ?

Comment trouver sa place dans des limites si étroites posées par le cadre médiatique ?
 
[en cours d'écriture]
 


Conclusion   #
La médiatisation est un amplificateur de ce qui est diffusé, de bon comme de mauvais. Dans ce cadre, la plus grande difficulté pour notre psy, comme pour notre journaliste, sera de trouver ou de conserver son autonomie et la capacité à maintenir le cap d'une action tout aussi éthique que pragmatique.

[en cours d'écriture]


Annexe 1 : Vous avez dit « Psy » ?   #
Je me dois de rectifier quelques a priori sur la psychologie (celle à laquelle je me réfère) :

Cette psychologie n'est pas une activité ésotérique, abstraite et encore moins idéologique ou normative voire invasive ou manipulatrice. Elle aborde les dysfonctionnements subis par un grand nombre de personnes au long de la vie. Ainsi, prévient-elle l'apparition voire l'installation de plus grandes déroutes et souffrances, limitant le passage à certaines psychopathologies (qu'elle traite parfois).

L'approche dite « cognitive », en coaching et en psychothérapie, est essentiellement pragmatique, tout en restant éthique et coopérative. Celle-ci a pour objectif de libérer notre sensibilité, notre empathie, notre discernement et notre inventivité. À cette fin, elle reste concrète car elle aborde ce qui fonde nos idées, nos actes, nos relations c'est-à-dire nos représentations et nos émotions. Elle se guide à partir de faits énoncés observables, en particulier les conséquences de solutions mises en place face aux difficultés. Elle ne se base pas sur des croyances ou de simples spéculations pour élaborer ses solutions. Tout au contraire, elle émet des hypothèses (à partir des données du problème et des solutions envisagées puis appliquées), pour les mettre à l'épreuve des faits dans notre quotidien et en tirer des enseignements.

Tout cela contribue à trouver et maintenir un certain bien-être, conciliant différences, complémentarités et autonomie. Ainsi, la « profondeur » d'une telle approche ne se juge pas à son degré d'abstraction, mais bien aux résultats obtenus, en situation, autant en qualité qu'en stabilité à long terme.



Annexe 2 : quelques « erreurs de raisonnement »   #
Voici quelques exemples d'erreurs de raisonnement fréquentes, qui surviennent souvent lorsque nous ne critiquons pas assez nos conclusions :

• Inférence arbitraire : conclure malgré une information insuffisante
« Si elle ne me parle pas, c'est qu'elle m'en veut. »
 
• Généralisation : conclusion globalisante à partir d'éléments trop spécifiques
« Je n'ai jamais de chance, c'est toujours comme ça. »
 
• Abstraction sélective : privilégier une interprétation confirmant nos a priori
Pour une fois que son colocataire a oublié de nettoyer une vitre, elle se dit :
« Je savais bien que les hommes ne savent pas faire le ménage. »
 
• Personnalisation : surévaluer le lien entre un événement et soi-même
« Ça n'arrive qu'à moi ! »
« Si je vais pas été là, ce ne serait pas arrivé. »
 
• Raisonnement dichotomique : critères sans nuance, en tout ou rien
« Tu es avec nous ou contre nous ! »
 
• Maximalisation du négatif et minimisation du positif
« Si mes parents apprennent ça, ils vont me tuer ! » *
« J'ai réussi, mais c'est la chance. »

* Attention : ce qui est ici un excès de langage, ne l'est malheureusement pas dans d'autres cultures...

[en cours d'écriture]









































      









































      









































      









































      









































      









































      








































      







































      

 
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